En 1939, avant la mobilisation, la situation des troupes d'Afrique est la
suivante :
1° Quatre divisions et quelques unités supplémentaires sont stationnées en
France métropolitaine :
- 1e division nord-africaine : Lyon (27e tirailleurs algériens, Avignon; 28e
tirailleurs tunisiens, Montélimar; 5e tirailleurs marocains, Bourg.
- 2e division nord-africaine : Toul (13e tirailleurs algériens, Metz; 22e
tirailleurs algériens, Toul; 6e tirailleurs marocains, Verdun).
- 3e division nord-africaine : Poitiers (14e tirailleurs algériens,
Châteauroux; 15e tirailleurs algériens, Périgueux; 24e tirailleurs
tunisiens, La Roche-sur-Yon).
- 4e division nord-africaine : Epinal (21er tirailleurs algériens, Epinal;
23e tirailleurs algériens, Morhange ; 25e tirailleurs algériens,
Sarrebourg).
Le 8e zouaves appartient à la 12e division d'infanterie motorisée, il est
stationné à Mourmelon ; le 8e tirailleurs marocains appartient à la 13e
division d'infanterie, il est à Belfort; le 3e tirailleurs marocains
appartient à la 43e division d'infanterie, il est à Saint-Dié.
En Corse, on trouve le 4e bataillon du 7e tirailleurs marocains.
2° En Afrique du Nord, le 19e corps d'armée est ainsi composé :
- Division d'Alger : 1er brigade d'infanterie algérienne, Alger (9e zouaves,
Alger, Aumale, Fort-National. 13e tirailleurs sénégalais, Alger, Koléa,
Orléansville). 5e brigade d'infanterie algérienne, Blida. (1er tirailleurs
algériens, Blida, Cherchell, Laghouat. 5e tirailleurs algériens,
Maison-Carrée, Alger, Dellys. 9e tirailleurs algériens, Miliana, Koléa,
Ténes).
- Division d'Oran : 2e brigade d'infanterie algérienne, Oran (2e zouaves,
Oran, Nemours; 13e tirailleurs sénégalais, un bataillon à Oran; 1er
étranger). 4e brigade d'infanterie algérienne, TIemcen (2e tirailleurs
algériens, Mostaganem, Tiaret, Mascara ; 6e tirailleurs algériens, TIemcem,
Oran, Marnia).
- Division de Constantine : 3e brigade d'infanterie algérienne, Constantine
(3e zouaves, Constantine, Philippeville, Sétif. 15e tirailleurs sénégalais,
Philippeville, Djidjelli, Biskra). 7e brigade d'infanterie algérienne,
Constantine (3e tirailleurs algériens, Bône, Souk-Ahras; 7e tirailleurs
algériens, Constantine, Guelma, Batna, 11e tirailleurs algériens, Sétif,
Bougie).
3° En Tunisie :
- Division de Tunis (4e zouaves, Tunis, la Goulette, le Kef; 4e tirailleurs
tunisiens, Sousse; Kairouan, camp de Servière, Ben Gardane; 8e tirailleurs
tunisiens, Bozerte, Aïn-Draham, Mareth).
- Division de Sousse (5e, 10e, 18e tirailleurs sénégalais. 1er bataillon
d'infanterie légère d'Afrique, Tatahouine, Gabès).
4° Au Maroc :
- 1er zouaves, Casablanca; 1er tirailleurs marocains, Meknès et Port-Lyautey.
2e tirailleurs marocains, Marrakech, Mogador, Safi, Agadir; 4e tirailleurs
marocains, Taza, Oudjda, Boured; 7e tirailleurs marocains, Meknès, Midelt.
Les 4e bataillons des 2e et 3e tirailleurs algériens sont à Fès; le 4e
bataillon du 9e tirailleurs algériens à Rhafsaï.
5° Au Levant :
- 16e régiment de tirailleurs tunisiens, à Soueïda ; 4e bataillon du 6e
tirailleurs algériens à Alep; 4e bataillon du 1er tirailleurs marocains, à
Damas.
Soit, en tout : 6 régiments de zouaves; 16 régiments de tirailleurs
algériens; 5 régiments de tirailleurs tunisiens; 8 régiments de tirailleurs
marocains; 1 bataillon d'infanterie légère. Notons que la plupart des
régiments de tirailleurs sont à quatre bataillons, sauf ceux de la
métropole, mais tous les régiments marocains (????).
ELEMENTS MOBILISES
La mobilisation va aboutir à la mise sur pied d'une quantité de divisions
actives et de formation.
Dans la métropole seront constituées trois divisions de formation, les 5e,
6e et 7e divisions nord-africaines.
L'Afrique du Nord met sur pied :
Des divisions de première catégorie : la 1e division marocaine (1er, 2e et
7e R.T.M.) dirigée sur la métropole. La 81e division (d'abord composée des
1er, 5e et 9e R.T.A., ancienne 5e brigade d'infanterie algérienne de la
division d'Alger, qui restera en Afrique du Nord, sur la position de Mareth,
et où le 5e R.T.A., passé à la 180e D.l. sera remplacé par le 218e R.I.,
formé en France). La 82e division (1er zouaves, 4e tirailleurs marocains, 6e
tirailleurs algériens) dirigée sur la métropole, la 83e division (d'abord
composée des 3e, 7e et 11e tirailleurs algériens, ancienne 7e brigade de la
division de Constantine), demeurée en Afrique du Nord (le 11e tirailleurs
algériens sera remplacé par le 344e R.I.).
Des divisions de deuxième catégorie : état-major du 19e corps, 84e division
(4e zouaves, 4e et 8e tirailleurs tunisiens, ancienne division de Tunis) qui
sera dirigée sur la métropole. La 85e division (3e zouaves, 11e et 19e
tirailleurs algériens) d'abord dirigée sur la position de Mareth, puis sur
la métropole. La 86e division (1er et 2e zouaves, 29e tirailleurs algériens)
dirigée sur le Levant.
Des divisions de troisième catégorie : état-major du corps d'armée de
Tunisie, état-major du commandement des troupes du Maroc. 2e division
marocaine (division de protection, 2e et 4e étrangers, 3e sénégalais,
demeurée en Afrique du Nord). 3e division du Maroc (3e étrangers, 21e
zouaves, 6e sénégalais, demeurée en Afrique du Nord, dissoute
prématurément). 87e division (9e zouaves, 17e et 18e tirailleurs algériens,
dirigée sur la métropole). 88e division (division de protection, ancienne
division de Sousse, remaniée 10e et 18e sénégalais, 257e R.I., demeurée en
Afrique du Nord). 181e division (division de protection, 29e zouaves, 13e
sénégalais, 11e sénégalais, demeurée en Afrique du Nord). 182e division
(division de protection, 1er étrangers, 22e zouaves qui passera à la 180e
D.l. et sera remplacée par le IV/13e sénégalais, et deux bataillons
sénégalais d'Afrique occidentale, demeurée en Afrique du Nord), la 183e
division (division de protection, 23e zouaves, 15e tirailleurs sénégalais,
un bataillon de marche sénégalais, demeurée en Afrique du Nord).
On formera encore une 180e division, souvent remaniée et qui comprendra, en
fin d'opérations le 22e zouaves prélevé sur la 182e, les 5e et 23e
tirailleurs algériens et demeurera en Afrique du Nord. Une division du
Mareth, de forteresse, avec le 32e tirailleurs tunisiens, le 35e tirailleurs
algériens, le 5e tirailleurs sénégalais, les 1er et 12e bataillons
d'infanterie légère d'Afrique et un bataillon du 1er étrangers.
Le 10e tirailleurs marocains, le 20e tirailleurs tunisiens, le 31er
tirailleurs algériens seront dirigés sur la métropole pour former la 7e
division d'infanterie nord-africaine.
Le 20e tirailleurs tunisiens, crée en mars 1940, sera dirigé sur le Levant.
On notera encore que la 2e division marocaine, citée parmi les divisions de
troisième catégorie ci-dessus, sera, à un certain moment, très fortement
constituée avec les 2e et 4e étrangers d'infanterie, quatre bataillons du 3e
sénégalais, le bataillon autonome d'infanterie coloniale, les 4e bataillons
des 6e sénégalais, 1er, 2e, 4e et 7e tirailleurs marocains, les 218e et 323e
R.I. de la métropole, soit un petit corps d'armée à deux divisions,
comportant au surplus le 1er chasseurs d'Afrique et le 1er étrangers de
cavalerie et le régiment d'artillerie coloniale du Maroc.
Le corps des zouaves a formé trois régiments en Afrique : 21e, 22e, 29e.
Les tirailleurs ont formé le 12e tunisiens, les 17e, 18e, 19e algériens, le
20e tunisiens, les 29e, 31e algériens, le 32e tunisiens, les 33e et 35e
algériens, créés jusqu'en mars 1940.
Nous ne nous occuperons, dans cette brève étude, que des divisions ayant
combattu en France, du mois de septembre 1939 à juin 1940, et nous les
séparerons en deux tranches : les divisions d'infanterie nord africaines (D.I.N.A.),
les divisions d'infanterie d'Afrique (D.I.A.).
LES D. I. N. A.
1er D.I.N.A.
Division active, type nord-est.
Commandant : général Libaud, puis général Tarrit (15 janvier 1940). Chef
d'état-major, lieutenant-colonel Marmillot. Commandant l'infanterie
divisionnaire, colonel de Juvigny. Commandant l'artillerie divisionnaire,
général Donnio. 5e régiment de tirailleurs marocains, colonel Jacob; 27e
régiment de tirailleurs algériens, lieutenant-colonel Roudil; 28e régiment
de tirailleurs tunisiens, colonel de La Minardière, puis lieutenant-colonel
Trabila, à partir du 1er février 1940, tué le 20 mai 1940. L'artillerie
était composée des 54e et 254e R.A. G.R.D.I. 91.
Mobilisé dans la XIVe région avec P.C. à Lyon en septembre 1939, cette
division fut portée à la frontière des Alpes jusque vers la fin du mois de
septembre, puis fut dirigée sur la IIe armée, avec P.C. à
Triaucourt-en-Argonne le 25 septembre, et employée à divers travaux. Les
P.C. successifs de la division ont été Verdun (11 octobre), Spincourt (17
octobre), Jarny (8 novembre), Butrange (22 novembre). Sur le front de
Lorraine à partir du 24 novembre, elle accomplit des travaux sur la position
fortifiée Stromberg, Apach. Regroupée dans la région de Villers-Cotterets à
la fin décembre, elle est placée en réserve de G.Q.G. avec P.C. à la
Ferté-Milon.
Bataille de la Meuse : à partir du 13 mai, la 1er D.I.N.A. est transportée
vers la région de Valenciennes, mais de nombreux retards se produisent dans
l'acheminement des trains. En fait, elle sera dissociée à partir du 15,
combattant par détachements isolés vers Trelon, Ohain, Anor et son bois, et
entre Glageon et Féron. Le 16 mai, la division se trouve séparée en quatre
fractions par suite des attaques des blindés allemands sur l'Axe
SoIre-le-Château, Avesnes, Landrecies : A Valenciennes, 3 bataillons sont en
cours de débarquement; dans la forêt de Mormal, l'artillerie ; en retraite
vers le Nord, le quartier général et les services; dans la région de Trelon,
le reste de l'infanterie. Le 17, a lieu un repli vers Fourmies, Rocquigny,
le bois d'Andigny, Etroeungt, et des détachements entiers sont capturés. Le
18, une fraction comprenant un bataillon et demi du 27e algériens, un
bataillon du 28e tunisien et un bataillon du 5e marocain, sous les ordres du
colonel Roudil, défend le Quesnoy. Deux bataillons du 28e et un bataillon du
27e défendent le bois d'Antigny. Le Quesnoy ne se rendra que le 21 mai, à 13
heures. Deux groupes d'artillerie participent à la défense de Béthune (II/54
et Vl/254). Le 22, le général Tarrit regroupe les débris de sa division
auxquels se joignent deux bataillons du 512e régiment de travailleurs, deux
bataillons du 401e régiment de pionniers, trois compagnies du 9e bataillon
de chars (R 35) et deux du 22e bataillon (R 35 également). Le groupement
tient Béthune et le passage du canal de l'Aire à la Bassée, entre Cuinchy et
Robecq. Le 23, les défenseurs de Béthune se replient derrière le canal : le
Hamel, Cornet-Malo. Le 27 ils tiennent une tête de pont à Estaires, le 28,
se replient au nord de la Lys. Du 29 mai au 2 juin, ont lieu des
embarquements à Dunkerque, Malo, Bray-Dunes.
1e DIVISION LEGERE N.A.
Avec les débris de quelques D.I.N.A. on reformera une division légère sous
le commandement du général Tarrit, chef d'état-major capitaine Serny. Elle
sera composée du 1er tirailleurs marocains à deux bataillons, commandant
Flamant; du 27e tirailleurs algériens, à deux bataillons, commandant Adam;
avec deux groupes du 54e R.A. et deux escadrons à pied du 95e G.R.D.I. Ces
éléments ont été constitués avec les rescapés de la 1e division marocaine et
des 1er, 2e, 4e et 5e D.I.N.A., en Normandie, région de Bernay le 9 juin. Le
10, la petite division fera mouvement vers Argentan. Le 16, elle essaiera de
défendre les passages de la Dives à Jort, Coulibœuf. Le 17, elle se repliera
sur l'Orna, combattant à Ecouché, La Lande, les Yveteaux, Fromontel, et,
dans la soirée, se repliera vers le sud-ouest. Le P.C. arrière et les restes
de la division seront capturés le 18 à Ambrières. Le P.C. avant pourra
s'embarquer à Quiberon le 20 juin.
De la 1e D.L.I.N.A. personne, pour ainsi dire, n'est revenu.
2e D.I.N.A.
Division active, type nord-est.
Commandant : général Lescanne, puis général Dame à partir du 1er janvier
1940, fait prisonnier le 31 mai, mort en captivité. Chef d'état-major,
lieutenant-colonel Legrez. Commandant l'infanterie divisionnaire, colonel
Simon. Commandant l'artillerie divisionnaire, colonel Bignon. 13e
tirailleurs algériens, colonel Sevez; 22e tirailleurs algériens, colonel
Dubo. 11e zouaves, lieutenant-colonel Bousquet. Le 6e tirailleurs marocains
qui faisait partie de la division au moment de la mobilisation fut remplacé
vers la fin octobre par le 11e zouaves, régiment de formation. L'artillerie
était composée du 40e R.A. et du 240e R.A. G.R.D.I. 92.
Mobilisée dans la VIe région, avec P.C. à Mangiennes le 22 août 1939, elle
quitta ses garnisons le 23 pour le secteur de Marville, avec détachements
avancés à Longwy. Regroupée dans la région sud-est de Longuyon le 6
septembre, elle fut dirigée vers le secteur fortifié de Boulay, région sud
de Bouzonville et occupa la position de Remeldorf à Leidingen. Elle passa en
réserve de groupe d'armées le 10 novembre dans la région Est de
Pont-à-Mousson, puis fut transportée vers Valenciennes le 18 décembre, à la
disposition de la 1e armée, 3e corps.
Bataille de la Dyle. Le 10 mai, la division franchit la frontière belge, à
pied au nord-est de Mortagne-du-Nord et de Condé-sur-Escaut. Le 11, elle
stationne dans la région Braffe, Grandglise, Peruwelz. Deux bataillons avec
la. 601e batterie antichars automobile sont transportés en camions sur la
Dyle (colonel Simon) et parviennent le 11, à 18 heures, sur la route
Wavre-Gembloux avec les éléments motorisés du G.R. Le 12 mai, un tiers de la
division occupe un secteur en liaison à Wavre avec la 2e division
britannique, et, au sud, avec la 1e division marocaine, à la ferme la
Grange-à-la-Dîme, au nord de Mont-Saint-Guibert. La 653e batterie AC est au
pont d'Attignies. Un deuxième tiers de la division arrive dans la soirée, en
camions. Le reliquat ne rejoindra que le 13 au soir. Deux bataillons sont
aux avant- postes, route Wavre-Corbais, trois sur la P.R., c'est-à-dire sur
la Dyle de Wavre à Ottignies, puis voie ferrée jusqu'à l'est de
Court-Saint-Etienne. Le 15, la position est attaquée, Ottignies perdu. Limai
et Limelette abandonnés dans l'après-midi. A 22 heures, repli sur la ligne
Rixensart, Renipont, Chapelle-Saint-Lambert, cote 139. Le 16, nouveau repli
sur la ligne Joli-Bois, Vert-Coucou, Braine l'Alleud, les Culots. On est sur
le champ de bataille de Waterloo. Le soir, passage derrière le canal de
Charleroi par les ponts de Tubize et de Virginal-Sammes. Le 17, repli
derrière la Dendre, face à l'est, de Ath à Chièvres. A 22 heures, parvient
l'ordre de se retirer derrière l'Escaut, de nuit, par les ponts de Mortagne
et de Bléharis. Le 20, après un regroupement effectué la veille, la division
occupe une position sur l'Escaut de Maulde, Rumegies, Château l'Abbaye,
Nivelles, Saint-Amand-les-Eaux, en liaison à Bléharies avec la 48e division
britannique, au sud avec la marocaine. Le 24, elle est relevée par des
éléments de la 101e D.I.F. en vue d'une contre-attaque sur l'axe
Cambrai-Bapaume en liaison avec les 5e D.I.N.A., 5e et 50e D.I.
britanniques, mais cette opération n'aura pas lieu. Regroupée vers
Flines-les-Râches, la division est dirigée sur Mons-en-Pevèle en vue de
s'opposer au débouché allemand sur Carvin, Seclin et Lille. Le 27, elle
occupe défensivement une ligne Oignies, Camphin, se replie le soir derrière
la Lys. Les ponts de Don et Bac-à-Wavrin étant détruits, elle est dirigée
sur Haubourdin où elle se regroupe le 28 mai. L'ennemi tient les ponts de
Santes et de Haubourdin, la division est encerclée, elle défend Haubourdin,
puis repli sur Dunkerque par Bailleul de l'état-major, quartier général,
deux bataillons du 22e algériens et divers détachements isolés. Le 29, des
débris aux ordres du colonel Sevez se regroupent au camp du Perroquet,
sud-ouest de La Panne. La division a été capturée en grande partie à
Haubourdin. Des petits détachements de toutes les unités s'embarqueront à
Malo le 30 mai, gagneront après un passage en Angleterre la région de
Bernay, seront affectés à divers corps, puis capturés près de Falaise le 18
juin.
3e D.I.N.A.
Division active, type nord-est.
Commandant : général Chapouilly, puis général Mast le 23 mai. Chef
d'état-major, colonel Rivaud; commandant l'infanterie divisionnaire, général
Tarrit, commandant l'artillerie divisionnaire, colonel Longépée. 14e
tirailleurs algériens, colonel Renaud, puis lieutenant-colonel Bosviel; 13e
tirailleurs algériens, colonel Deligne, puis colonel Buisson (10 septembre
1939), puis commandant de Montillot (14 mai 1940). 24e tirailleurs
tunisiens, colonel Oger. Ce régiment est remplacé à la division par le 12e
zouaves, unité de formation, le 11 octobre 1939, colonel Tissané.
L'artillerie comprend les 20e et 220e R.A.N.A. 93e G.R.
Rassemblée dans la région de Sedan le 23 août, avec P.C. à Banut-en-Argonne,
la division est en couverture dans les secteurs de Mouzon (IIe armée). Du 12
au 14 septembre, elle est regroupée dans la région d'Etain, occupe ensuite
un secteur à l'ouest de la Nied (Launstroff-Colmen). En avril, elle relèvera
la 71e D.l. métropolitaine dans le secteur de Mouzon, de Petit-Remilly et la
Besace, à gauche, à Villy-Inor à droite.
Bataille de la Meuse. Le 12 mai, le 3e D.I.N.A. recueille la cavalerie qui a
mené une action retardatrice, les ponts de la Chiers sont détruits, le 3e
bataillon du 12e zouaves est très éprouvé. Dans la nuit du 12 au 13, la 71e
D.l. occupe un créneau du secteur vers Amblimont. Le 13, l'ennemi arrive sur
la rive droite de la Chiers, puis à Carignan. La 55e D.l. est enfoncée dans
le secteur de Sedan et la 71e reflue. La D.I.N.A. établit Un dispositif sur
le ruisseau d'Yoncq face au nord-ouest. Le 14, l'ennemi franchit la Chiers
au sud de Tetaigne, la division se replie dans la nuit sur la bretelle d'Inor-Maladry.
Le 15, elle occupe une position à Pouilly (liaison avec la 1e coloniale),
ferme Soiry, côte de la Vigne au nord de Malandry (liaison avec la 3e
coloniale). A midi, les Allemands sont à Inor qui ne pourra être repris. La
côte de la Vigne sera également perdue. Les éléments de la 3e D.I.N.A.
combattent mélangés avec ceux de la 6e D.l. (36e, 74e, 119e R.I.) et de la
41e D.l. (103e). On se bat dans le bois d'Inor, aux cotes 311 et 226, vers
Olizy et Maladry. Le 20, Inor est enfin réoccupé après avoir été l'enjeu de
nombreux combats. Dans la nuit du 21 au 22, la 3e D.I.N.A. est relevée par
la 6e D.I.N.A., elle va se regrouper dans la région Murvaux, Brandeville,
Haraumont. Elle a subi des pertes variant entre 700 et 900 hommes par
régiment. Dans la nuit du 23 au 24 mai, elle fait mouvement sur la rive
gauche de la Meuse, en réserve de C.A., à l'Est de Buzancy, est
partiellement recomplétée par le C.I.D. et des renforts, venus des dépôts,
revient le 29 sur la rive droite de la Meuse, région de Haraumont, relève la
41e D.l. dans le secteur de Marville, tient un front de Velosnes à Longuyon.
Le 11 juin, elle est regroupée au sud de la forêt de la Woëvre et bat en
retraite à partir du 12, pour arriver sur une ligne Vitry-le-François,
Villers-le-Sec, Charment, Villers-en-Argonne, Sainte-Menehould, formant des
barrages par bouchons antichars. Le 13, la prise de contact s'opère sur le
front de Chanzy, Rosay, Vernancourt, Charmont, le 2e bataillon du 12e
zouaves, surpris, est détruit, le 3e bataillon du régiment organise la
défense de Heiltz-le-Maurupt. L'ennemi a atteint Vitry-le-François, on se
bat à Charmont et Villers-le-Sec, Heiltz est pris à 17 heures, le canal est
franchi par les Allemands à Etropey, Pertes et Saint-Dizier sont occupés.
Les unités du secteur Nord (deux bataillons du 14e algériens, un bataillon
de zouaves) sont séparés du reste de la division. Le 14, le 15e algériens,
un bataillon du 14e et un bataillon de zouaves se replient sur la ligne de
la Saulx. Le 15, il reste 1200 hommes d'infanterie dont 1000 du 15e
algériens, et seulement 50 zouaves. Après une semaine de combats en retraite
(Lamarche, Vittel-Surianville, Thorey, Chaouilley, Gugney), les restes de la
3e D.I.N.A. seront capturés dans la région de Vaudémont.
4e D.I.N.A.
Division active, type nord-est.
Commandant : général Sancelme (fait prisonnier). Chef d'état-major,
lieutenant-colonel Pots; commandant l'infanterie divisionnaire, colonel
Bernard; commandant l'artillerie divisionnaire, colonel Coignerai. 21e
tirailleurs algériens, colonel Louvet. Ce régiment quittera la division le
31 octobre et sera remplacé par le 7e R.I., puis par le 13e zouaves le 26
février 1940, lieutenant-colonel Pothuau; 23e tirailleurs algériens, colonel
Machin; 25e tirailleurs algériens, colonel Biserschere.
Mise sur pied dans la XXe région, P.C. à Grostenquin, occupe des positions
de couverture dans la région Grostenquin, Francaltroff, Hazembourg, en
réserve de la IVe armée. Le 4 septembre, installation d'un point d'appui à
l'observatoire de Spicheren, puis mouvement offensif, le 9, vers le ravin de
Saint-Arnual, occupation de la Petite et de la Grande-Rosselle, prise de
Schoenbach le 10. Le 25, la division est aux avancées de Forbach, sur la
ligne d'arrêt Marienas, cote 371, lisière nord-est des bois route d'Alsting
à Grossbliederstroff. En novembre, regroupement dans la région de Nancy,
puis transport par voie ferrée vers La Capelle-Fourmies, Aubenton.
Bataille de la Meuse. Le 13, la division fait mouvement vers le front de la
IXe armée et stationne en fin de journée du 14 dans la région
Flavion-Anthée-bois de Rosay (25e R.T.A.), Biert-l'Abbé, Ermeton,
Bois-l'Evêque (23e R.T.A.), bois de Daussois (13e zouaves). Elle est chargée
d'établir un barrage à hauteur d'Anthée pour interdire la route de
Philippeville. Le 15, elle est écartelée par les attaques des blindés
allemands sur les axes de Tosée, Florennes, Philippeville, et se replie.
Elle défenddra Baumont et aura des éléments, le soir, vers Trelon et
Mondrepuis, d'autres vers Marienbourg, Froidchapelle. L'artillerie
divisionnaire est désorganisée. Le 16, les unités sont fractionnées au cours
des replis, certaines sont capturées. Le 17, la dispersion est à son comble,
de nombreux détachements tombent aux mains de l'ennemi à Clairfontaine, dans
la forêt de Nouvion, à Mondrepuis et Trelon. Le 18, des compagnies reformées
du 23e algérien et du 13e zouaves défendent Wassigny, les ponts de Hanappes,
Tupigny. Le 19, ce qui reste des zouaves est capturé vers Walincourt, le 20,
les derniers débris sont faits prisonniers à Marcoing. 400 zouaves rescapés
seront dirigés vers La Courtine.
5e D.I.N.A.
Division de formation, série A, type nord-est.
Commandant : général Vieillard, puis général Agliany (19 avril 1940), puis
colonel Mesny (16 mai 1940). Chef d'état-major, lieutenant-colonel Putinier,
puis lieutenant-colonel de Gournay. Commandant l'infanterie divisionnaire
colonel Mesny, puis colonel Oger (16 mai). Commandant l'artillerie
divisionnaire, colonel Guillemet.
Mobilisée dans la XIVe région (Lyon, Belley), et dans la XVe (Toulon-Nîmes)
avec P.C. à Valence du 2 au 8 septembre, elle fut d'abord constituée avec
les 11e, 12e et 14e régiments de zouaves. En octobre 1939, le 11er fut rem-
placé par le 6e tirailleurs marocains, lieutenant-colonel Marioge, puis
commandant Thomas (20 mai); et le 12e fut remplacé par le 24e tirailleurs
tunisiens, colonel Oger, puis commandant Guillebaud (16 mai).
La division fut rassemblée dans la zone de Pont-à-Mousson (IIIe armée, 6e
C.A.), puis amenée à pied dans la région de Boulay du 13 au 15 septembre. Le
4 octobre, elle releva la 42e D.l. dans le secteur de Narbefontaine. Elle en
fut retirée du 30 novembre au 3 décembre, embarquée à Pont-à-Mousson (VF) et
transportée dans la région Saint-Quentin, Péronne (1e armée, 5e C.A.). Le 6
janvier 1940, elle releva la 12e division d'infanterie motorisée au nord-est
d'Avesnes, secteur du S.F. Maubeuge, en liaison au nord avec la 1e division
marocaine, au sud avec la 4e D.I.N.A.
Bataille de la Dyle. Le 10 mai, la division fit mouvement sur l'itinéraire
Berelles, Cousoire, Thuin, Charleroi, Temploux. Le 12, elle stationna au
sud-ouest de Charleroi. Le 24e tunisien fut enlevé par camions et débarqué à
19 h au nord ouest de Namur, afin d'occuper la P.R. entre Emines et Cognelée.
Le 13, le deuxième tiers de la division rejoignait, le P.C. s'installait à
Florennes. Le 14, la division occupait la P.R. en liaison avec l'infanterie
belge, le 6e marocain était sur le ruisseau d'Houyoux, tenant les ponts sur
la Meuse de Namur à Wepier. Le 15, attaquée par les blindés ennemis, la
division se replia sur le ruisseau d'Houyoux et la voie ferrée
Namur-Bruxelles, puis, dans la nuit, vers la région de Charleroi. Le 16,
après destruction des ponts de la Sambre, elle fut regroupée à l'est de
Charleroi. Un détachement commandé par le colonel Marioge et comprenant
principalement le 6e marocains fut replié sur Chatelet, puis sur Avesnes, en
plein dans la retraite des éléments de la 5e division d'infanterie motorisée
qui refluait du secteur de gauche de la Meuse. Le 17, la division
s'installait sur le canal de Charleroi, et parvenait, à la nuit, dans la
région au sud-est d'Aulnois, à 10 kilomètres au nord de Bavai, avec des
éléments à Boussois. Sa mission consistait à interdire le débouché de
l'ennemi au nord de Maubeuge, et entre Maubeuge et Boussois. Le 18, elle
occupait la position de La Trouille, entre Givry et le bois de Rouveroy. Le
6e R.T.M. livrait des combats à Boussois et Assevent.
Bataille du Nord. Le 20 mai, la division est encerclée dans la forêt de
Mormal par des formations blindées ennemies, elle essaie de s'échapper dans
la direction de Denain. Le 21, des accrochages se produisent vers
Englefontaine, Bermerain, Saint-Martin. L'Escaut est franchi, avec pertes,
vers 16 heures. Le détachement Marioge est fait prisonnier à Boussois et
Assevent. Le 22, après un essai de regroupement, c'est le repli au sud-est
de Douai, puis, le 24 sur le canal de la Sensée entre Arleux et le nord de
Douai. Le 26, nouveau repli vers Phalempin et Wahagnies, à partir de 20
heures. Le 27, vers Haubourdin, ordre donné de brûler les drapeaux. Le 28,
les éléments ayant réussi à franchir la Deule vont se regrouper à Brây-Dunes.
D'autres ont été encerclés à Lille avec le groupement Molinié.
Réussiront à s'embarquer seulement 250 hommes du G.R., 700 artilleurs qui,
par la suite, seront capturés à Rennes ou à Lorient. Toute l'infanterie de
la division a été mise hors de combat ou faite prisonnière.
6e D.I.N.A.
Division de formation, série A, type nord-est. Commandant : général de
Verdilhac. Chef d'état-major, commandant Voyron, puis commandant Potier (30
mai). Commandant l'infanterie divisionnaire, colonel François, puis colonel
Robert (5 juin). Commandant l'artillerie divisionnaire, colonel Arnaud, puis
colonel Tenot (28 février).
Constituée au début de novembre dans la région Chaumont-Porcien,
Château-Porcien, Montcornet, la division comprend le 9e tirailleurs
marocains, colonel Lançon; le 21e tirailleurs algériens, colonel Louvet,
puis colonel Thouvenin (2 5 décembre 1939); le 11e étranger d'infanterie,
colonel Robert, puis commandant Clément (4 juin).
Amenée dans le secteur de Burtoncourt, en Lorraine (IIIe armée), en mars, la
division est regroupée en mai au sud de Metz et se trouve, le 20, dans les
bois au sud de Nepvant (IIe armée, 18e C.A.). Le 21, elle occupe un secteur
Stenay, Olizy-sur-Chiers, avec P.C. à Baâlon, en liaison avec la 1e
coloniale à gauche, et la 3e coloniale à droite. Des combats se livrent, la
position tient. Le 8 juin, le front est étendu vers l'est avec occupation de
La Ferté-sur-Chiers jusqu'à la colline de Saint-Valfroy. Puis c'est le repli
qui atteint, le 13 juin, la ligne Vacherauville-Douaumont. Le 17, la
division se trouvera dans la région de Vaucouleurs et de Blénod-les-Toul. Le
19, elle est sur la ligne Charmes-la-Côte, Blénod, Bulligny, essayant de
résister aux infiltrations ennemies. Le 20, le repli atteint la lisière
ouest du bois d'Ochey, Crézilles, Moutrot. Le 21, la division - ce qu'il en
reste - est encerclée, elle est comprise dans la capitulation du groupement
Dubuisson. Les derniers éléments sont capturés le 23 dans la région d'Ochey.
7e D.I.N.A.
Division de formation, type nord-est.
Commandant : général Barré. Chef d'état-major, commandant Donin de Rosières.
Commandant l'infanterie divisionnaire, colonel Pfister. Commandant
l'artillerie divisionnaire, colonel Revers.
Mise sur pied en Afrique du Nord, elle se compose du 10e tirailleurs
marocains, lieutenant-colonel Brial, puis commandant Jaggli (11 juin); 20e
tirailleurs tunisiens, lieutenant-colonel Tribot-Lespierre ; 31e tirailleurs
algériens, lieutenant-colonel Doucet. Le 3e bataillon du 10e marocain est
l'ancien 4e bataillon du 7e en Corse.
La division est rassemblée au camp de Valdahon du 16 mars au 20 avril. Du 17
au 23 mai, elle est transportée par voie ferrée vers la région de
Montdidier, Creil, Clermont. Le 18, ses premiers éléments débarqués se
trouvent sur le canal de la Somme, barrant la direction Vermand-Roye. A leur
gauche, la 4e division coloniale au sud d'Amiens, à leur droite, la 3e
division légère d'infanterie, vers Ham. (VIIe armée, 1er C.A.). Les
débarquements se poursuivent les jours suivants et, le 23 mai, la division
essaie de constituer un front sur la Somme, à Sailly-Laurette et Chipilly.
Le 24, elle a atteint la Somme à Morcourt et le gros de l'infanterie est sur
la Luce. Le 25, la progression se poursuit, le 31e algérien est au contact à
Chuignes, face à Dampierre et Boncourt, tenus par l'ennemi. Le 26,
organisation d'une P.R. sur le canal de la Somme, Les 27 et 28, des combats
se livrent à Cerisy-Gailly, le 29 à Foucaucourt.
Bataille de la Somme. Le 5 juin, l'ennemi attaque entre Somme et Luce, le
front de la division est rompu sauf devant le 10e marocains au Hamel. Les
points d'appui de Méricourt et du bois des Catteaux sont encerclés, mais la
résistance s'affirme à Chuignolles, Proyart, au bois de Sart. Le lendemain,
il faut cependant se replier derrière l'Avre, de Braches à Marsy. Le 8,
l'ennemi lance une violente attaque sur l'Avre, en fin de journée, le repli
atteint Saint-Just-en-Chaussée et Leglantiers, à la nuit l'ordre arrive de
poursuivre vers la rive gauche de l'Oise, par Estrées-Saint-Denis et
Pont-Sainte-Maxence... mais ces ponts sont détruits. Le 10, ce qui reste de
la division passe l'Oise à la nage, par barques ou par l'écluse de
Pont-Sainte-Maxence. On regroupe 300 hommes du 31e algérien, 250 hommes du
20e tunisien, 10 hommes du 10e marocain et un millier d'artilleurs qui se
replient le 11 sur Luzarches.
Le 12, après ralliement de quelques éléments qui ont réussi à se soustraire
à l'encerclement, la division met en ligne 275 officiers, 5150 hommes, 6
pièces de 75, 2 pièces de 155 au sud de la Marne, Torcy, Lagny. Le 13,
établissement de bouchons, de Melun à Fontaine-le-Port. Le 15, début du
repli sur la Sauldre, la Loire, embarquements aux gares de La
chapelle-la-Reine et Malesherbes. Le 19, les débris de la 7e D.I.N.A. seront
sur le Cher, aux ponts de Villefranche et de Menneton.
1e DIVISION MAROCAINE
Division active, formée de régiments actifs du Maroc et mise sur le type
nord-est à son arrivée en métropole.
Commandant : général Audet, puis général Mellier (27 février). Chef
d'état-major, commandant Nardin, puis capitaine Castaing (22 mai).
Commandant l'infanterie divisionnaire, colonel Crépin. Commandant
l'artillerie divisionnaire, colonel Ronin. 1er régiment de tirailleurs
marocains, colonel Rouyer, puis lieutenant-colonel Bocat (12 mai),
commandant Flamant (22 mai). 2e tirailleurs marocains, lieutenant-colonel
Brial, puis lieutenant-colonel Suffren (22 octobre) colonel Cordier (15
janvier 1940), lieutenant-colonel Leussier (22 mai). 7e tirailleurs
marocains, colonel Vendeur.
Constituée à Meknès le 2 septembre, la division fait mouvement vers Oran le
24 octobre, débarque à Marseille et stationne de Bayonne à Luchon et de
Toulouse à La Rochelle avant de gagner, par voie ferrée, le 14 novembre, la
zone de Fresnes-en-Woevre, Vigneulles-les-Hattonchâtel et Sponville.
Front de Lorraine. Le 17 décembre, relève de la 1e D.I.N.A. dans le secteur
d'EIzange (IIIe armée), avec P.C. à Bertrange. Le 23 janvier, la division
est à son tour relevée par la 20e D.l. et, après regroupement dans la zone
Uckange, Moyeuvre, Roncourt, fait mouvement à partir du 3 février, voie de
terre, vers Vitry-le-François et Châlons. Elle y séjournera pendant deux
mois. Le 1er avril, elle est transportée vers la zone de Bavai, du Quesnoy,
de Maubeuge, avec P.C. à Berlaimont (1e Armée, 5e C.A.). Le 4, elle relève
la 82e D.I.A. dans le secteur du Hainaut, de Wargnies-le-Petit à la Sambre.
Bataille de la Dyle. Le 10 mai, la division fait mouvement, voie de terre,
dans la nuit vers Mons, Havre, Sars-la-Bruyère. Le 11, toujours dans la
nuit, vers Houdeng, Thieu, Seneffe. Le 12 et le 13, les 1er et 2e R.T.M.
sont transportés en camions, de nuit, sur la position Ernage-Gembloux et la
division s'installera, le 14, sur la voie ferrée. En fin de matinée, ce
jour-là, après le repli de la 3e D.L.M., des actions confuses s'engagent à
Ernage sous le bombardement des stukas et de l'artillerie ennemie. Le 15,
Ernage est perdu au matin, les liaisons rompues avec la 1e division
d'infanterie motorisée, la position entamée, des combats se livrent sur la
ligne d'arrêt, puis vient l'ordre de repli sur la V.F. de Tilly, décrochage
difficile. Le 16, occupation de la position de Villers-la-Ville à Marbais,
combats continuels. Le 17, repli derrière le canal Charleroi-Bruxelles, puis
vers Mons. Les liaisons sont en partie rompues. Le 18, des éléments sont
regroupés au sud-ouest de Valenciennes.
Bataille du Nord. Le 19 mai, avec ce qui a pu être remis sur pied, on
installe une position face au sud-est, sur l'Escaut, du pont de Rouvignies à
Bouchain. Le 20, l'ennemi franchit l'Escaut au pont de la Cimenterie, puis
la position est rétablie par une contre-attaque. Après regroupement dans la,
zone de Marchiennes-Campagne, Warlaing, Erre, la division passe au nord de
la Scarpe, le 21 mai, de Wred à Warlaing. Les 22 et 23, les 2e et 7e R.T.M.
sont réorganisés en bataillons de marche, un régiment d'artillerie a
disparu. Le 24, sur le canal de la Deule, face au sud-ouest, d'Oignies à Les
Baraques. Le 25, contacts à Meurchin et Pont-à-Vendin. Le 26, franchissement
de la Deule par l'ennemi aux ponts de Courrières et Maudit, prise du
faubourg sud de Carvin. L'arrivée d'éléments de la 2e D.I.N.A. permet de
rétablir un front Camphin, Provin, Les Baraques, avec contre-attaque de la
3e D.L.M. Le 27, des combats se livrent à Don et Allennes. Le soir, repli
sur la Lys. Le 28, coupée en trois tronçons, la Marocaine se replie vers
Lille, combat dans Lille-Canteleu les 29 et 30 mai, puis des débris
rejoignent Malo-Terminus, réus- sissent à s'embarquer, subissent des pertes
en mer par bombardements aériens, séjournent en Angleterre du 2 au 5 juin,
sont transportés à Brest, ébauchent, les 8 et 9, une réorganisation dans la
zone Beaumesnil. La Barre-en-Ouche, y retrouvent les trains régimentaires et
les services de la division évacués du Nord avant l'encerclement. Il reste
4000 hommes environ de la 1e division marocaine, qui sont sur la Risle, à La
Ferrière et La Neuve-Lyre le 10 juin, remettent sur pied un 1er R.T.M. à 2
bataillons et passent à la 1e division légère nord-africaine.
LES DIVISIONS D'AFRIQUE
82e D.I.A.
Division active, deuxième catégorie.
Commandant : général Armingaud. Chef d'état-major, commandant Tritschler,
commandant l'infanterie divisionnaire, colonel Roict-Brancaz. Commandant
l'artillerie divisionnaire, colonel Beft. 1er zouaves, lieutenant-colonel
Fromentin, 4e tirailleurs marocains, lieutenant-colonel Le Sénéchal; 6e
tirailleurs algériens, colonel Martin. L'artillerie comprenait le 66e R.A.
d'Afrique et le 266e formé à Orléans.
La division fut mise sur pied en Afrique du Nord par la division
territoriale d'Oran à partir d'unités provenant d'Algérie et du Maroc, du 2
au 23 septembre 1939. Rassemblée dans la région d'Oran du 24 au 26
septembre, elle fut embarquée pour Marseille du 25 au 30, débarquée du 27
septembre au 2 octobre, transportée au camp d'Avord du 1er au 5 octobre et
recomplétée sur le type nord-est, concentrée ensuite dans la région de
Pithiviers du 10 au 12 octobre.
Frontière du Nord. La division fut dirigée sur le secteur de Maubeuge du 19
au 22 octobre, occupa le secteur du Hainaut, de Wargnies à Elesmes,
participa aux travaux de secteur jusqu'en avril 1940. Relevée par la 1e
division marocaine, elle fut transportée vers la région nord de Lunéville du
4 au 7 avril, puis vers la région de Puttelange et Saint-Jean-de-Rohrbach du
12 au 14.
Front de Lorraine. Du 18 au 25 avril, la 82e D.l. relève la 14e dans le
secteur de Sarre-ouest, P.C. à Hellimer, puis relève aussi la 87e à l'Est de
Sarreguemines. Elle subit une attaque ennemie le 12 mai sur l'ensemble de
son front, puis, du 21 au 23, relevée par la 52e D.l., elle se regroupe dans
la région de Dieuze, d'où elle est transportée, du 25 au 27, vers la région
au nord de Châlons, c'est-à-dire vers Auve, Valmy, Gizaucourt,
Sainte-Menehould. Les 4 et 5 juin, elle est amenée vers la Montagne de Reims
et, le 6, occupe et organise la coupure de la Vesie, à Rilly-la-Montagne,
Avenay, Condé-sur-Marne. Le 10, elle va tenir, en plus, la ligne Reims,
Mont-Chenot, Bellevue. Une nouvelle position sera organisée sur la route de
Ville-en-Tardenois à Reims et sur le canal de l'Aisne à la Marne.
Bataille de l'Asne. Le 11 juin, l'ennemi attaque sur tout le front, le flanc
gauche de la division est découvert, elle se replie sur la ligne de
Nanteuil-la-Fosse, Chamery, Mont-Chenot, Rilly-la-Montagne. Le 12, après des
combats à Hautvillers (6e algérien) et Sermiers (1er zouaves), repli par
ordre au sud de la Marne par les ponts de Misseuil et Tours-sur-Marne. Le 6e
algérien, non touché par l'ordre de repli, continue à Hautvillers.
Retraite. Le 13, la division s'est repliée au sud des marais de Saint-Gond.
Le 14, elle occupe une position au nord, de Soizy à Bannes. A 7 heures, le
général commandant la division et son état-major sont capturés à
Saint-Saturnin. Le colonel commandant le 1er zouaves prend le commandement.
Les blindés ennemis attaquent sur Preuve et Broussy-le-Petit. A 19 heures,
le repli atteint Connantré, Euvy, les unités commencent à se disperser. Le
15, repli vers l'Aube, par les ponts de Soulages et Arcis-sur-Aube, puis sur
la Seine de Méry et Troyes. La presque totalité des unités sont capturées
entre Aube et Seine. Dès le 14, la 82e D.l. disparaît en tant que grande
unité. Les débris furent regroupés dans le Cantal.
Avait combattu avec cette division, le 12 juin, le groupe d'unités
d'instruction n° 9, c'est-à-dire les 21e bataillons des 32e, 107e, 126e R.l.
84e D.I.A.
Division active.
Commandant, général Ardant du Picq (tué le 8 juin), puis général Goubaux.
Chef d'état-major, lieutenant-colonel Carcasses. Commandant l'infanterie
divisionnaire, colonel Heym. Commandant l'artillerie divisionnaire, colonel
René. 4e régiment de zouaves (qui a remplacé le 9 mars 1940 le 18e
sénégalais), colonel Arland; 4e régiment de tirailleurs tunisiens, colonel
Bassères; 8e régiment de tirailleurs tunisiens, lieutenant-colonel Jourdan.
Cette division avait été constituée à la fin d'août 1939 et formait
l'ossature du groupement sud-tunisien. Elle occupa la position de
Mareth-Toujane, fut relevée par la 85e division en novembre, et regroupée
dans la région de Gafsa. Puis elle fut ramenée aux environs de Tunis au
début du mois de mars 1940. Le 20 mai, elle est regroupée dans la région
Attar-Tebourba en vue de son embarquement à Bizerte qui se produit entre le
26 et le 30 mai, elle débarque à Marseille, est dirigée vers la région de
Paris, fait mouvement du 6 au 8 juin vers Ecouen, Mantes, Brie-Comte-Robert
et tombe en pleine bataille. Le 6, le général Ardant du Picq est tué à
Pontoise au cours d'un bombardement aérien. La division occupe un secteur
ouest de la défense de Paris, limite à l'est de Poissy et à l'ouest à
Senlis, limite avant le cours de l'Oise. Elle récupère des débris du 54e
bataillon de mitrailleurs, de deux bataillons de garde-côtes, un groupement
aux ordres du lieutenant-colonel Avril comprenant cinq compagnies de
tirailleurs algériens, cinq pelotons de gardes mobiles, deux compagnies de
permissionnaires, etc. Et des éléments isolés des 85e, 24e, 16e, 13e D.l.,
4e D.I.C. Le 10 juin, la division est loin d'être entièrement regroupée,
certains de ses éléments sont encore en cours de transport. Elle se trouve,
en gros, sur le cours de l'Oise et sur la basse Seine, Le 13, elle a été
repliée au nord-est de Rambouillet, vers Condé-sur-Vesvre, Saint-Forget,
puis elle amorcera son repli vers la Loire le soir du 14. Le 15, elle se
trouve dans la région d'Armenonville, Gailardon, Saint-Symphorien, Ablis.
Le 16 juin, le 4e tunisien est attaqué par des chars à Ablis ainsi que par
des éléments de civils appartenant sans doute à quelque cinquième colonne,
il se replie mais sera submergé par les blindés à Houville. Le 4e zouaves
est en partie détruit et la division complètement dissociée. Le 17, les
débris sont transportés à Blois, par Amboise et Chaumont-sur-Loire, par
vingt autobus. Il reste 500 hommes du 8e R.T.T., deux compagnies au 4e
zouaves, une compagnie au 4e R.T.T. qui vont se replier sur le Cher après
destruction des ponts de Blois. Le 20, sur le Cher de Civray-Chenonceaux et
à Montrichard, il ne reste plus que 136 officiers et 750 hommes qui battent
en retraite vers l'Indre, protégés par des chenillettes armées de F. M. et
des canons de 25. Le 22 juin, repli sur la Creuse, de Lesigny à La
Roche-Posay. Le 23, sur la Charente, de Savigny à Charroux, puis sur
Angoulême. Le 24 sur la Trouve, puis la Dordogne de Bergerac. Ces restes de
la division seront ramenés en Tunisie au début de septembre 1940.
85e D.I.A.
Division de formation.
Commandant : général Wemaëre. Chef d'état-major, commandant Pinson.
Commandant l'infanterie divisionnaire, général Normand. Commandant
l'artillerie divisionnaire, colonel Marti. 3e zouaves, colonel Chartier; 19e
tirailleurs algériens, lieutenant-colonel Richard; 11er tirailleurs
algériens, colonel Doucet.
La division fut constituée à Alger le 30 août 1939 avec, à l'origine, les 3e
et 9e zouaves et le 20e tirailleurs tunisiens, fit mouvement vers le
sud-tunisien en septembre, occupa le secteur Est du Groupement du
sud-tunisien en novembre. Elle y fut remaniée et possédait son effectif
normal lorsqu'elle fut regroupée en Algérie le 24 avril .(Guelma,
Souk-Ahras, Mondovi). Embarquée pour Marseille du 22 mai au 3 juin, elle fut
dirigée sur la région de Mantes à partir du 5 juin (Courgens, Guerville,
Soindre, Tilly, Mulcent, Armenonville, Dammartin).
Front de la Somme. De là, elle fut transportée dans la région de Beauvais, à
La Petite-Landelle, Le Vauroux, La Houssaye, Saint-Léger, Saint-Paul,
Allonne, Marinsel, Pont-de-Bailleul. Le 7, elle occupait une position à peu
près jalonnée par Auneuil, Saint-Léger-en-Braye, Rainvillers, Beaumont,
Villers-sur-Thère, Grand-Bruneval, Montreuil-en-Thérain. Le 8, elle
participa à une action du 25e C.A., avec la 4e division cuirassée, la 241e
division légère, au nord de Beauvais. Ses objectifs étaient
Saint-Omer-en-Chaussée, Blicourt et Rouge-Maison. Cette opération fut vaine.
Le 10, la division se repliait sur l'Oise, de Meulan à L'Isle-Adam. Le 13,
elle était arrivée sur la ligne de l'Yvette en passant par Louveciennes,
Versailles, Bue, Saint-Rémy. Le 14, après la destruction des ponts du Pecq,
les unités des 84e et 85e D.I.A. se trouvèrent mélangées aux réfugiés et, le
15, lorsque l'ennemi eut pris Rambouillet, ce fut le repli sur l'Orge. Le
soir, des éléments épars de la division étaient à Dourdan, Les
Granges-le-Roi, Blanche-Face, Saint-Chéron. Le 16, sans ravitaillement, sans
liaisons, sans moyens de transport, les convois ayant été perdus, la
division reporte sa ligne de retraite à Artenay, Patay, Beaugency. Le
franchissement de la Loire par les débris fait constater la perte du 19e
tirailleurs, du 3e zouaves, de la moitié du 11e tirailleurs. Les dernières
compagnies de ce dernier régiment seront enlevées au cours du repli vers
Montrichard. Quelques détachements disparates se retrouveront, le 24 juin,
sur la Dordogne.
87e D.I.A.
Division de formation.
Commandant : général Barbeyrac de Saint- Maurice, puis colonel Martin (25
mai). Chef d'état-major, commandant Roche. Commandant l'infanterie
divisionnaire, lieutenant-colonel Roux, puis Antelme (18 juin). Commandant
l'artillerie divisionnaire, colonel Horeay, puis lieutenant-colonel Mathieu
(18 juin). 9e Zouaves, lieutenant-colonel Tasse; 17e tirailleurs algériens,
lieutenant-colonel Antelme. puis colonel Tasse (18 juin); 18e tirailleurs
algériens, lieutenant-colonel Clerc, puis commandant Kaack (18 juin).
Cette division fut mise sur pied le 2 septembre 1939 à Constantine, Blida,
Miliana, Orléansville (17e R.T.A.), Maison-Carrée, Tizi-Ouzou (18e R.T.A.),
Sétif, Bougie, Guelma. Elle fut concentrée en Tunisie. Elle comprenait à
l'origine le 19e tirailleurs algériens qui permuta avec le 9e zouaves, de la
85e D.l., en octobre 1939.
Au début de novembre, la division fut embarquée à Bizerte pour Marseille,
regroupée dans la région de Montpellier, Albi, Castelnaudary, puis emmenée
vers Arcis-sur-Aube le 27 novembre. Elle y séjourna jusqu'à la fin du mois
de février 1940. Elle fut alors appelée à relever la 7e division coloniale
dans le secteur fortifié de la Sarre. Le 2 mai, elle fut relevée par la 82e
D.I.A. et la 52e D.l. et transportée dans la région de Pierrefonds. Le 18,
elle fit mouvement vers l'Ailette et prit des contacts avec l'ennemi au nord
de la rivière, à Verneuil-sous-Coucy et à Coucy-le-Château. Le 1er juin, son
front fut étendu jusqu'à l'Oise.
Bataille de l'Aisne. Le 5 juin, l'ennemi s'infiltre au sud de Richaumont,
s'empare de Saint-Paul-aux-Bois et de Besmé, puis, le lendemain, progresse
entre l'Ailette et l'Aisne. Le 7, la division a été forcée de se replier au
sud de l'Aisne et combat, le 8, aux lisières nord des forêts de
Villers-Cotterêts, de Montigny-Lengrain. Le 9, les combats se livrent à
Chelles, à la ferme de Pony, à Roye-Saint-Nicolas, à Taillefomaine. Le 10,
repli sur la Gergogne, combats à Crépy-en-Valois. Le 11, repli sur
Bouillancy, et Vincy-Manœuvre, au nord-est de Paris. Le 12, passage au sud
du Grand-Morin. Le 13, recul vers Esbly, Montry et le 14, repli au sud de la
Seine : Samois, Veulaines, Avon, Champagne-sur-Seine.
Le 15 juin, l'ennemi est à Melun. Le 16, ce qui reste de la division se
regroupe au carrefour de l'Obélisque, forêt de Fontainebleau, puis se
replie, partie à pied, partie en camions, vers les Bordes et Bonnée. Le 17,
passage de la Loire à Gien. Le 18, la division est réorganisée avec
l'appoint du 19e bataillon autonome de tirailleurs sénégalais et le 344e
R.I., en deux groupements mixtes. Il reste 14 pièces de 75 et 9 pièces de
155. Les troupes sont fatiguées mais leur moral est aussi bon que possible.
Le 19, le Cher est franchi à Menneton et Méry. Par les coupures de l'Indre,
de la Creuse, de la Vienne, les éléments de la division se retrouvent, le 24
juin, à Chabanais, Chassanon, Chaillac et Saint-Junien. Les tirailleurs
furent embarqués à Marseille le 7 août 1940.
Jetées dans la bataille comme des divisions de 1918, sans moyens de
transport, obligées d'accomplir de rudes étapes à pied, ces divisions
nord-africaines ont été sacrifiées sans le moindre profit. Elles étaient
cependant composées d'excellentes troupes et, à peu près toutes possédaient
un armement complet. Mieux orientées, concentrées sur des positions
défensives de campagne, elles auraient pu résister plus longtemps aux
assauts des matériels ennemis qu'elles étaient incapables de détruire. Elles
ont été bousculées, morcelées, capturées par une arme blindée très mobile,
fonçant à travers des colonnes démoralisées, prises sous le feu de
l'aviation, et par des divisions motorisées couvrant le pays de leurs
entreprises de plus en plus hardies. L'armée française a perdu avec elles
quelque 36 régiments qui représentaient le meilleur de nos unités des
troupes d'Afrique.
On sait, par ailleurs, que le 8e régiment de zouaves, appartenant à la 12e
division d'infanterie motorisée et caserné, en temps de paix, à Mourmelon,
régiment spécialisé dans la motorisation, fut détruit presque en entier en
défendant les avancées de Dunkerque.
L'ARMEE D'AFRIQUE DE L'ARMISTICE
Il peut être intéressant - il est même très intéressant - de rappeler de
quelle manière furent organisées nos troupes de l'Afrique du Nord après la
convention d'armistice de juin 1940.
Il existait un général commandant en chef en Afrique du Nord, à Alger et un
général commandait la 19e région, à Alger. Celle-ci comprenait : la division
d'Alger, la division d'Oran, la division de Constantine, et les Territoires
du Sud.
Un général était commandant supérieur des troupes du Maroc, à Rabat. Il
avait sous ses ordres la division de Fes, la division de Meknès, la division
de Casablanca, la division de Marrakech.
Un général était commandant supérieur des troupes de Tunisie.
Voici maintenant comment étaient distribuées les troupes qu'ils
commandaient.
DIVISION D'ALGER :
1e brigade d'infanterie à Alger, comprenant le 1er zouaves (Alger,
Fort-National) et le 13e tirailleurs sénégalais (Alger). 5e brigade
d'infanterie à Blida, comprenant le 1er tirailleurs algériens (Blida,
Cherchell. Dellys) et le 9e tirailleurs algériens (Miliana, Ténès,
Orléansville).
1e brigade de cavalerie à Médéa, comprenant le 1er spahis algériens (Médéa,
Bou-Saada, Teniel et Had, Djelfa, Laghouat) et le 5e chasseurs d'Afrique
(Alger, Maison-Carrée).
65e d'artillerie (Blida, Aumale, Maison-Carrée), 19e régiment du génie
(état-major à Hussein Dey) à trois bataillons de sapeurs-mineurs et un
bataillon de transmissions, un groupe de chemins de fer. Le 27e escadron du
Train (Alger); deux groupes d'escadrons de la Garde (7e légion).
DIVISION D'ORAN :
2e brigade d'infanterie à Oran, comprenant le 2e zouaves (Oran), le 2e
tirailleurs algériens (Mostaganem, Oran, Tiaret). 4e brigade d'infanterie (TIemcen)
comprenant le 6e tirailleurs algériens (TIemcen, Marnia, Nemours) et le 3e
bataillon du 1er étranger d'infanterie (Aïn-Sefra), avec le Dépôt commun des
régiments étrangers à Sidi-bel-Abbès.
2e brigade de cavalerie à Mascara, comprenant le 2e spaphis algériens (TIemcen,
Colomb-Béchar), le 2e chasseurs d'Afrique (un groupe mécanisé, un groupe
porté, un groupe à cheval à Oran), le 9e chasseurs d'Afrique (deux groupes
d'escadrons portés à Mascara).
66e d'artillerie (Oran), 68e d'artillerie (TIemcen, Sidi-bel-Abbès,
Mascara), le 28e escadron du Train, un groupe d'escadrons de la 7e légion de
la Garde.
DIVISION DE CONSTANTINE :
5e brigade d'infanterie à Constantine, comprenant le 3e tirailleurs
algériens (Bône, Guelma, Tebessa) et le 15e tirailleurs sénégalais
(Philippeville, Constantine). 7e brigade d'infanterie à Sétif, comprenant le
3e zouaves (Constantine, Sétif) et le 7e tirailleurs algériens (Sétif,
Bougie).
3e brigade de cavalerie à Batna, comprenant le 3e spahis algériens (Batna,
Biskra) et le 3e chasseurs d'Afrique (Constantine, un groupe d'escadrons à
cheval, un groupe mécanisé).
67e d'artillerie (Constantine, Batna, Sétif), le 25e escadron du Train, deux
groupes d'escadrons de la 7e légion de la Garde.
TERRITOIRES DU SUD :
Territoire des Oasis, groupe des compagnies sahariennes de l'Est :
état-major à Ouargla, compagnie du Hoggar (Djanet), compagnie des Ajjers
(Fort Polignac), compagnie du Tidikelt (In-Salah), compagnie saharienne
mixte et groupe franc (Ouargla), deux batteries sahariennes portées, goum d'EI
Oued (Ouargla, Fort-Flatters, Fort-Saint).
Territoire d'Aïn Sefra, groupe des compagnies sahariennes de l'Ouest :
état-major à Colomb-Béchar, compagnie de la Saoura (Tindouf), compagnie du
Touat (Adrar), compagnie saharienne portée et groupe franc (Tindouf).
Territoire de Ghardaïa (Laghouat), Territoire de Touggourt (Touggourt).
TUNISIE :
Commandement supérieur à Tunis, comprenant comme infanterie : 4e zouaves
(Tunis, La Goulette, Bizerte), 4e tirailleurs tunisiens (Sousse, Gabès, Le
Kef), 43e d'infanterie coloniale (Bizerte, Menzel-Djemil, Tunis).
4e chasseurs d'Afrique Tunis (deux groupes d'escadrons à cheval et mécanisé,
Sousse, un groupe d'escadrons à cheval); 4e spahis tunisiens (Sfax,
Médenine).
62e d'artillerie (Tunis, La Manouba, Bizerte), 34e bataillon du génie (La
Goulette), 44e groupe de transmissions (Tunis), 26e escadron du Train (Tunis
et Sousse), trois groupes d'escadrons de la 8e légion de la Garde.
DIVISION DE FES :
Infanterie : 4e tirailleurs marocains (Taza, Boured); 5e tirailleurs
marocains (Oudjda, Guercif) ; 11e tirailleurs algériens (Fes, Ghafsaï), 3e
étranger d'infanterie, 1 bataillon (Fes), 6e tirailleurs sénégalais, un
bataillon (Fes).
1er étranger de cavalerie : un groupe d'escadrons à cheval (Fes), un groupe
de découverte (Oudjda), un groupe A.M. et porté (Guercif, en réalité Meknès).
63e régiment d'artillerie, montagne et auto (Fes, Taza, Oudjda, Ouezzane);
41e bataillon de télégraphistes (Fes), 33e escadron du Train, trois groupes
d'escadrons de la 9e légion de la Garde.
DIVISION DE MEKNÈS :
Infanterie : 7e tirailleurs marocains (Meknès, Mideit); 8e tirailleurs
marocains (Meknès, Ouezzan) ; 3e étranger d'infanterie, trois bataillons (El
Hajeb, Meknès, Khenifra).
3e régiment de spahis marocains (Meknès); 10e groupe d'escadrons portés de
chasseurs d'Afrique (Meknès).
64e d'artillerie (Meknès, Kasbah-TadIa) ; 31e bataillon du génie et 41e de
télégraphistes (Meknès); 33e escadron du Train, un groupe d'escadrons de la
9e légion de la Garde.
DIVISION DE CASABLANCA :
Infanterie : 1er tirailleurs marocains (Port- Lyautey, Souk el Arba) ; 6e
tirailleurs marocains (Casablanca, Kasbah Tadla, Mediouna); régiment
d'infanterie coloniale du Maroc (Rabat, Casablanca, Mazagan) ; 6e
tirailleurs sénégalais, état-major et un bataillon (Casablanca).
1er chasseurs d'Afrique (Rabat, un groupe d'escadrons de reconnaissance,
Rabat, deux groupes mixtes, portés et chars, Rabat et Casablanca) : 3e
spahis marocains (un groupe d'escadrons, Rabat).
Régiment d'artillerie coloniale du Maroc (Casablanca), 31e bataillon du
génie (Port- Lyautey), 41e télégraphistes (Casablanca); 32e escadron du
Train, deux groupes d'escadrons de la 9e légion de la Garde.
TROUPES REVENUES DU LEVANT :
6e étranger d'infanterie (Sidi-bel-Abbès, Le Kreider, Féryville) ;
Demi-brigade algérienne (3e bataillon du 29e et bataillons du 22e à Koléa,
Laghouat, Orléansville) ; 16e tirailleurs tunisiens (Philippeville et Bône)
; 6e groupe autonome de chasseurs d'Afrique (un groupe porté, Maison-
Carrée); 2e régiment de marche de spahis (Batna, Biskra), groupe autonome
d'artillerie métropolitaine du Levant (Constantine), 43e groupe de
transmissions (Hussein-Dey), 29e escadron du Train (Constantine).
5e bataillon du 1er tirailleurs marocains (Port- Lyautey), 33e bataillon du
génie (Port-Lyautey); régiment d'artillerie coloniale du Levant (Casablanca
et Marrakech); 1er régiment de spahis marocains (Meknès).
Les Forces Françaises Libres, principalement formées d'éléments coloniaux et
de Légion étrangère, comprennent un bataillon de tirailleurs algériens (22e)
et un régiment de marche de spahis marocains.

Mise en page Pierre Rubira à partir de documents téléchargés sur le site:
http://perso.netpratique.fr/michel.martin47/armee_d_afrique/